Cette attente placée sur les femmes concernant les tâches domestiques et la responsabilité des enfants complique encore plus leur situation dans la mesure où elles se sentent obligées de faire un choix : s’occuper de sa famille ou se concentrer sur sa carrière ?
En 2012, Anne-Marie Slaughter (universitaire et conseillère de Hillary Clinton) publiait un article intitulé “Pourquoi les femmes ne peuvent pas tout avoir”.
“Arrêtons de nous leurrer : les femmes qui sont parvenues à être à la fois mère et professionnelle accomplie sont soit surhumaines, soit riches.”
Selon elle, les femmes parviennent à se persuader qu’elles pourront tout avoir, si elles sont suffisamment engagées, si elles trouvent un mari conciliant, ou bien si elles arrangent leur parcours de manière logique chronologiquement. Toutefois, Slaughter démonte cette prétention à pouvoir tout avoir : pour elle, les mentalités n’ont toujours pas suffisamment évolué pour permettre ceci.
Marie Wilson, fondatrice du projet Maison Blanche, affirmait : “Citez-moi une femme qui ne culpabilise pas, vous m’aurez cité un homme”. Cette phrase prouve que les femmes ne peuvent pas tout avoir, dans la mesure où elles seront toujours amenées à culpabiliser sur leur position : si elles mènent de front une carrière et une vie de famille, la société les critiquera de ne pas se consacrer à sa famille, de se comporter de manière égoïste, de ne pas être une mère digne de ce nom…
Ainsi, la pression sociale apparaît sans cesse comme un frein à la réussite des femmes : elles doivent nécessairement se plier à tel ou tel rôle, effectuer telle tâche, faire un choix entre carrière et vie de famille, ce qui n’est pas le cas des hommes, qui peuvent, eux, “tout avoir”.
Le propos de Sheryl Sandberg, directrice des opérations (COO) de Facebook
Sheryl Sandberg est une femme d’affaires américaine de succès. Actuellement directrice des opérations de Facebook, elle est élue pour faire partie de son Conseil d’Administration par ses membres en 2012. Avant de rejoindre Facebook, elle était vice-présidente des ventes mondiales et opérations en ligne chez Google. Précédemment, elle a été chef de cabinet du secrétaire au Trésor des États-Unis, Lawrence Summers.
En tant que professionnelle de carrière, Sandberg a la question de la parité des sexes à cœur. Dans un discours tenu à TED, elle donne des messages aux femmes qui veulent rester sur le marché du travail et faire carrière : “asseyez-vous à la table” (a), “faites de votre partenaire un vrai partenaire” (b) et “ne partez pas avant de partir” (c).
- Les femmes sous-estiment systématiquement leurs capacités. Elles ne négocient pas pour elles-mêmes quand il s’agit de leur poste de travail. 57% des hommes qui entrent sur le marché du travail négocient leur salaire, alors que seulement 7% des femmes le fait. De la même façon, la plupart des hommes attribuent leur succès à eux-mêmes ; les femmes, à des facteurs externes. Et personne ne reçoit de promotion si elle ne pense pas mériter son succès. Les données montrent que le succès et la satisfaction sont positivement corrélés chez les hommes et négativement corrélés chez les femmes.
- Si l’homme et la femme travaillent à plein temps et ont un enfant, la femme fait deux fois plus de tâches ménagères que l’homme et prend soin de l’enfant jusqu’à trois fois plus. Une des causes de cela est que, en tant que société, on met plus de pression sur les garçons pour réussir que sur les filles. Alors que les ménages de même niveau d’apprentissage et de responsabilité ont la moitié de divorces.
- Les mesures prises par les femmes en vue de rester sur le marché du travail mènent à leur départ éventuel. Lorsque les femmes pensent avoir bientôt un enfant, elles ne cherchent plus de promotion au travail, pas de nouveaux projets, ni de nouvelles responsabilités. Elles commencent à se retirer plus tôt qu’elles ne devraient. Alors que leur travail doit être stimulant et enrichissant pour qu’elles acceptent de laisser un enfant à la maison (ce qui n’est jamais choix facile)
@manu_scogna10
Cette attente placée sur les femmes concernant les tâches domestiques et la responsabilité des enfants complique encore plus leur situation dans la mesure où elles se sentent obligées de faire un choix : s’occuper de sa famille ou se concentrer sur sa carrière ?
En 2012, Anne-Marie Slaughter (universitaire et conseillère de Hillary Clinton) publiait un article intitulé “Pourquoi les femmes ne peuvent pas tout avoir”.